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Une histoire bien tunisienne

Hsouna El Mosbahi, Hikeya Tounicia ( Une histoire tunisienne), Sahar, 2008, ISBN : 978-9973-28-231-6.

Dans son dernier roman, Mosbahi raconte une histoire bien tunisienne. Omniprésente, cette « tunisianité » semble avoir tout marqué : personnages, espace et temps . Le romancier explore une facette peu connue, celle d’une Tunisie quelque peu sombre et mue par des faits divers. Malheur et délinquance y sont constamment liés et les malfaiteurs sont légion : Ammar , le borgne, un briguant plutôt sympathique ; Said, un cocu dont le nom n’est qu’une antiphrase de sa vie et Kaaboura , un voyou pédophile. Ces petits parcours s’entrelacent au fil du récit pour former une toile de fond au drame principal. Il s’agit, en fait, d’une mère brûlée vive par son propre fils. Arrêté et condamné à mort, le criminel prend la parole dans le roman alors qu’on s’apprête à l’exécuter. Ce sont, en effet, d’excellents ingrédients pour une sensationnelle chronique judiciaire.

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Déchéance d’un roi sans envergure

Alia Mabrouk : le roi Ambigu, récit historique.
Editions Déméter, 2007
« Tuez-les tous », voilà les premiers mots du roman de Alia Mabrouk, Le Roi Ambigu. Cet ordre funeste forme l’incipit du roman et inaugure la prise du pouvoir de Moulay Hassen el Hafsi ; il marquera de son horreur et son règne et son destin.
Petit roi d’un royaume étriqué, héritier d’une race glorieuse dont il n’a ni l’envergure ni le charisme, Hassen el Hafsi commence son règne par une ignominie : il donne l’ordre de passer par le fil de l’épée ses quarante cinq frères, de peur que l’un d’eux ne lui dispute, un jour le trône. Ni les scrupules de son ministre Abu Omar, ni les larmes et le désespoir de sa mère n’y feront rien. Tant est impérieux l’attrait du pouvoir.

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Le temps de la concorde

Michel Auguglioro, La Partenza, Editions Carthaginoiseries, Carthage, 2008, 267 pages, ISBN : 978-9973-704-08-5.
                                        

En publiant La Partenza d’Auguglioro, les Editions Carthaginoiseries confirment la voie mémorielle qu’elles ont choisie depuis leur création.  Dans cette jeune et belle aventure éditoriale, La Partenza  fera certainement date. D’abord par ce qu’on y relate un temps décisif pour nous : La Tunisie au lendemain de 1881. Une Histoire certes connue, si l’on songe à ses dates, à ses péripéties officielles et à ses acteurs politiques. Tout cela a été traité et commenté par l’historiographie savante. Mais l’on ignore presque tout  des individus, des groupes et des familles venus de l’autre rive qui ont nourri,  de leurs heurs et malheurs, cette période trouble de notre passé récent. Les héros de La Partenza font partie de ces  nombreuses familles siciliennes qui étaient en partance pour un monde meilleur :  en Afrique du Nord, au Brésil , en Argentine et dans  des contrées plus lointaines encore. Les Gugliaro  ont décidé de se forger un nouveau destin en Tunisie. Leur arrière petit- fils, Michel, aujourd’hui septuagénaire, revoit depuis les hauteurs de ses  Cévennes, cette fabuleuse histoire familiale. Il conçoit sa narration  comme un legs, comme un devoir filial vis-à-vis des siens et de sa Tunisie éternelle. L’éloignement spatio-temporel est , pour l’auteur, source d’une imparable nostalgie. En effet, tout y est : des  préparatifs du départ  en 1881 jusqu’à la naissance du fils de Michele et Rosarie en 1910.  Pourtant le récit, notamment au début, témoigne d’une grande retenue. Michel Augulioro semble avoir hérité de ses grands- parents, entre autres,  une qualité bien sicilienne : la pudeur . Autant  il  est exhaustif quand il décrit les amis de la famille, les grands travaux à Tunis ou le milieu professionnel de son arrière-grand-père, autant son discours est pudique lorsqu’il aborde les relations au sein de la famille. C’est qu’il nous dépeint des aïeux introvertis et peu enclins à la parole. Pour ces paysans de Trapani qui n’avaient rien,  le silence était un bien précieux. Dans la Sicile natale, il était synonyme de dignité et de sagesse. Sobre à des moments stratégique du livre, le récit d’Augulioro protège affectueusement la vie conjugale  et sentimentale de ces couples qui se sont formés au fil des générations.

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