Passer de la culture de l’oreille à la culture de l’œil
Nacer Khemir : Le livre des marges, Les Editions de L’œil, France, 2019, 143 pages.
On entre dans ce texte, comme on entre dans un atelier d’artiste : des photogrammes de films, des didascalies de séquences, un récit sur les conditions de tournage ainsi que les difficultés matérielles et physiques qu’on rencontre, une tentative de définition du « cinéma du pauvre », un essai sur la chose culturelle et ses rapports avec l’éducation, un manifeste pour défendre et réhabiliter l’imaginaire, un plaidoyer en faveur des enfants comme levier du progrès. Puis, des extraits d’articles de presse et de bribes de contes et de saynètes… Tout est là, exposé, étalé, déroulé sous le regard généreux du maître des lieux.
Le témoignage d’un cœur mis à nuLe livre de Moncef Mehedhbi n’est pas une œuvre de fiction. C’est plutôt un écrit autobiographique dans lequel il cherche à nous faire part des épisodes qui ont marqué profondément les différents moments de sa vie. Mais ce qui a attiré mon attention à la lecture de ce texte , c’est qu’à ma connaissance, je n’ai nullement rencontré jusqu’à ce jour dans la littérature d’expression française ou d’expression arabe , un auteur qui ait le courage de nous parler de sa vie comme le fait cet auteur, lui, qui est d’habitude réservé et timide . Question : Quelle place pour les écrivains tunisiens de langue française ?La suspicion, sinon l’accusation de trahison, a longtemps accompagné l’avènement des littératures francophones du Maghreb : on reprochait aux écrivains francophones d’écrire dans la langue de l’Autre, celui qui nous a colonisés. C’est donc un facteur d’aliénation et un moyen d’assimilation. L’écrivain francophone serait un traître à sa patrie pourtant libérée du joug du colonialisme. Pire encore, il traîne son statut francophone comme un boulet, hué à son passage par les adeptes de la pureté identitaire, et porte la langue française comme un véritable opprobre. "حسين الواد والثورة "المَحْنُونة
حسين الواد، الغربان، عيون المعاصرة، دار الجنوب للنشر، أفريل 2018
1- بعد الذكرى الأولى لوفاته: مرّت سنة وبعض الأشهر على رحيل حسين الواد. كنت أنوي آنذاك، قبل أن يقتلعه الموت منّا اقتلاعا، تقديم روايته الأخيرة الغربان لقرّاء موقعنا تأكيدا منّي على مكانتها المحورية في مشروعه الإبداعي. فحالت فاجعة موته المفاجئ دون ذلك وهجرتُ الكتابَ لمدّة ليست بالقصيرة. Colette Fellous face au vertige de la diversité ethnique
Dans Aujourd’hui[i], Colette Fellous revient sur l’épisode historique qui a provoqué l’exode des juifs tunisiens. Son récit, ramassis kaléidoscopique de souvenirs heureux dans un pays jadis ouvert à toutes les communautés, bute sur la journée du 5 juin 1967 ; un réveil traumatisant à l’Histoire à partir duquel rien ne sera plus jamais comme avant. |