Notes de lecture
La révolution tunisienne : l’élan malgré le bilan
A présent, la révolution tunisienne a très mauvaise presse. Peut-elle échapper à la malédiction que la française en 1789 et la russe en 1917 avaient endurée peu après leurs débuts euphoriques ? Rien n'est moins sûr. La nôtre, quoique petite et très pacifique, ne fait pas exception. Elle suit la courbe implacable pour se trouver maintenant au creux de la vague. Elle n’est pas seulement haïe par ses ennemis traditionnels, ceux qu’on appelle dans le jargon des historiens les « contre-révolutionnaires ». Elle est surtout honnie par ceux et celles qui, il y a huit ans, jour pour jour, affluèrent sur Sidi Bouzid, Thala et Bouzaienne, en caravanes citoyennes. Ils portèrent aux régions et localités rebelles le message de la nation reconnaissante. Ce fut un temps éclair qui traversa notre petit pays et rechargea notre affect collectif d’un espoir infini, tel un beau songe d’une nuit d’été. |
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