(الثورة التونسية : كتب ووثائق(3
محمد المثلوثي، سقوط الطاغية
محمد المثلوثي شاعر تونسي صدرت له خمسة دواوين في الشعر العمودي وكتاب باللغة الفرنسية في النقد الاجتماعي والثقافي في فرنسا.
نشر كتابه سقوط الطاغية سنة 2011 بالمطبعة المغاربية لطباعة والإشهار تحت رقم (ISBN) 6- 248-02-9973-978، في 117 صفحة. يحتوي الكتاب على خمسة فصول وخاتمة، ضمّنه في فصله الأخير قصيدة من تأليفه بعنوان " سقوط الطاغية"، كما ضمّن في آخر الصفحة من الكتاب رسالة خطّية لراشد الغنوشي يهنئ فيها صخر الماطري بمناسبة تأسيسه لإذاعة الزيتونة!!!
قدّم المؤلف في هذا الكتاب لمحة عن حياة زين العابدين بن علي وعن أسرته المقرّبة ، عن أنسابه وأصهاره و تطرّق في سرده الى بعض خصائص الوسط الاجتماعي الذي نشأ فيه كل بن علي و زوجته ليلى الطرابلسي، مؤكّدا على أنّ أفراد "العائلة الحاكمة" لم يلبثوا أن أصبحوا شخصيات محورية في المشهد السياسي التونسي و الاجتماعي و الاقتصادي رغم تدنّي مستوياتهم التعليمية و الثقافية
(2)الثورة التونسية : كتب ووثائق
التهامي الهاني : الثورة في تونس في 17ديسمبر والدور الوطني للاتحاد العام التونسي للشغل ;المطبعة المغاربية للطباعة والنشر و الأشهار – الشرقية 2 تونس ; طبعة أولى ديسمبر 2010 ; 127 صفحة , الثمن 8 د. ISBN : 5-766-02-9973-978
(1)الثورة التونسية : كتب ووثائق
نظّمت جمعية تونس الأدبية، بالاشتراك مع وزارة الثقافة و دار الكتب الوطنية، معرضا للمنشورات حول الثورة التونسية في شهر ماي الفارط. نشرع في تقديم هذه الكتب على موقعنا الألكتروني مساهمة من جمعيتنا في التوثيق للذاكرة الوطنية التونسية.
صالح المازقي، ثورة الكرامة
ولد صالح المازقي بمدينة توزرسنة 1953 و تحصّل على الأستاذية في علم الاجتماع من كلية الآداب و العلوم الإنسانية بتونس سنة 1979 و على شهادتي الدكتوراه و التأهيل الجامعي في هذا الاختصاص. صدر كتابه، ثورة الكرامة، عن الدار المتوسطية للنشر، في طبعة أولى بتونس سنة2011 في 201 صفحة.
لقاء مع المؤرّخ أحمد الحمروني
أحمد بن علي الجزيري الحمروني(مولود بتستور في20-09 -1954 ) باحث ومؤرّخ تونسي غزير الإنتاج. اهتم بالأعلام والمدن والجهات التّونسية والهجرات الأندلسية اهتماما كبيرا. وقد أخذت مؤلّفاته من كلّ شيء بطرف ودلّت على اضطلاعه بدور بارز في مشروع التّأريخ للحضارة التّونسية.
حول بعض مؤلفاته و آرائه أجرينا معه الحوار التالي Identité plurielleDans le cadre de ses activités, l'association "Livres à Tunis" / Tounes wal Kitab" a organisé le 8 mars 2013 une manifestation sous la forme d'une table ronde autour de la question :"Qu'est-ce qu'être tunisien aujourd'hui?". Y ont participé plusieurs figures intellectuelles qui ont apporté leur témoignage personnel ou leur éclairage professionnel sur le sujet. . Y ont participé également Mlles Amira Gouider et Amira Ghaouar, deux étudiantes au mastère de français à l’ISLT, dont les contributions méritent d’être lues et méditées sur notre site. Texte1 (Amira Ghaouar) :
Depuis deux ans, c’est-à-dire depuis la révolution du 14 janvier 2011, une question revient dans nos débats d’une façon récurrente. Mais qu’est- ce qu’être tunisien aujourd’hui ? Comment peut-on définir son statut, son identité ou encore les contours de sa citoyenneté ? Peut-être qu’ il ne serait pas insensé, par ricochet, de poser la question autrement : qu’est-ce que ne pas être tunisien ? La Tunisie est mon « bled ». Et je n’ai pas dit « Pays » ou « Patrie », parce que ce mot « bled » a une connotation particulière chez-nous, parce qu’il a une charge subjective qui renvoie autant à un espace communautaire qu’à un imaginaire collectif. Ma Tunisie n’est pas seulement le jasmin, les persiennes bleues de Sidi Bou Saïd, les plages du Sahel ni le désert du Sud. Non, elle est unique. Dés que j’entends le mot « Tunisie », la carte géographique me revient à l’esprit, me remplit les yeux. Dans mon imagination, je la vois toujours telle une belle femme, rayonnante et enceinte qui lève les bras vers le ciel. Je suis donc née dans ce bled et originaire des vingt-quatre régions qui le composent. Les régions oubliées et dépouillées sont aussi les miennes. Son charme réside dans sa nature, sans artifices. Si tu veux vraiment connaitre le vrai Tunisien, alors tu dois savoir qu’il sourit presque tout le temps, sauf le matin, lorsqu’on prend le métro. Le vrai Tunisien trouve toujours une blague à te raconter, même quand les choses vont vraiment mal. Si tu sors te balader en ville et que par hasard tu tombes sur un rassemblement ou une bagarre, sois sûr que le Tunisien ne résiste pas à la tentation d’aller voir ce qui se passe et en connaitre les raisons. Oui, nous sommes de nature très curieuse. Une fois, quand j’avais dix ans, on a entendu dire, là où j’habitais, qu’on avait posé une bombe dans l’hôtel au cœur de la ville. En bonne logique, les gens devraient déserter les lieux. Eh bien, c’était le contraire qui s’était produit ! Toute la ville se précipita vers l’endroit indiqué pour voir la fameuse bombe et attendre l’explosion. Heureusement, ce n’était qu’une rumeur! C’est vous dire que la morosité et la guigne ne sont pas tunisiennes ! Pendant les deux années précédentes, j’ai participé à des manifestations de rue. J’ai aimé la foule et adoré le gaz lacrymogène. Ces bruits et odeurs me manquent encore. J’ai pu comprendre grâce à ces événements que nous sommes, malgré tout, solidaires. Des malentendus nous séparent peut-être aujourd’hui. Certes, nous ne sommes pas semblables, mais quand même complémentaires. Les uns ne sont pas moins croyants que les autres. Ils sont juste plus ouverts. Le Tunisien est plutôt un bon croyant, même quand la tentation de l’alcool le prend de temps en temps. Cette contradiction ne fait-elle pas de nous un peuple unique ? Ma tunisianité, je la sens très fortement dans ce fou rire d’une jeunesse optimiste malgré tout, dans le sourire nostalgique d’un immigrant, dans le glamour des femmes de chez-nous. Je la reconnais dans la sueur de ces travailleurs modestes que l’on croise au petit matin. Capsienne, phénicienne, punique, carthaginoise, romaine et ottomane, je suis donc tunisienne, et c’est assez riche et réconfortant pour moi. J’ai toujours pensé que le fait de quitter le pays serait un bon pas dans ma vie. Mais la question me hante toujours : Serai-je respectée ailleurs comme je le suis ici ? Serai-je comprise ? Serai-je moi-même ? Je ne saurai répondre à toutes ces interrogations, mais je suis emplie pour le moment d’un sentiment de satisfaction. Je me sens bien dans ma peau brune de tunisienne. J’aime cette terre, cet air, ce ciel. J’aime ces gens, même les plus bornés d’entre eux. Peut-on vraiment se détacher de ce qu’on aime ? Moi, qui suis captive de ma Tunisie, je ne le pense pas. Réserve d’un amour éternel, ce pays triomphera des ténèbres. Je suis originaire du sud tunisien et plus exactement de Gafsa. J’ai eu la chance de vivre et de voir la première étincelle du soulèvement du peuple. En 2008, j’ai ouvert les yeux et appris le sens de l’injustice et de la misère. J’ai vu des pères pleurer leurs enfants encore jeunes. J’ai vu des mères batailler, au vrai sens du terme, aux côtés de leurs garçons. J’ai connu moi-même l’iniquité. C’était une période noire de notre vécu, de l’histoire de mon fief et de tout le pays. Nous ne pourrons jamais l’oublier. Elle fait désormais partie de l’Histoire nationale. Avoir la tentation de l’oublier serait une grave méconnaissance des vraies raisons de notre Révolution. Car, nous ne sommes pas soulevés uniquement pour la liberté, mais aussi pour la dignité, la justice et l’égalité. C’est pour ces raisons que j’ai encore confiance en ce peuple qui m’a montré comment je peux être citoyenne d’ici. Etre tunisien aujourd’hui c’est se sentir grand dans ce petit pays pour fouler son sol la tête haute. Personne n’y est supérieur à personne. Unis par notre foi, nous saurons toujours parer aux tentatives qui visent à semer la division et la fronde. Hugo disait « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ». Et nous sommes vivants ! Chers compatriotes, restez naturels ! Soyez vous-mêmes et luttez pour votre futur ! Ne craignez pas l’ambition ! Osez ! Avancez ! Vous êtes tunisiens!!!
Texte 2 (Amira Gouider) : Comment peut-on être soi –même quand ses propres racines sont pétries dans le divers et le multiple ? Qu’est-ce qu’être tunisien aujourd’hui ? Elle, lui et moi, nous sommes les enfants de cette grande patrie qui nous a inculqué les nobles valeurs du respect, du partage et de l’amour de l’autre. Mon identité, si j’avais à la décliner en quelques mots, je dirais qu’elle est généreusement paradoxale: je suis tunisienne à mon insu et de mon plein gré.
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