Notes de lecture
ENTRETIEN AVEC YAMEN MANAI
Yamen Manaï appartient à cette nouvelle génération d’écrivains tunisiens, qui se caractérise par sa fougue, la prolixité de son imaginaire et sa capacité à rêver le Monde. Mais l’accueil dont jouit son œuvre lui accorde une place privilégiée car, tout jeune qu’il soit, il a déjà à son actif, trois romans, primés à chaque fois . Nous avons eu l’occasion de le rencontrer pour lui poser des questions en rapport avec ses opinions, ses choix esthétiques et son métier d’écrivain. |
L’UNIVERS ONIRIQUE DE KHAOULA HOSNI
Khaoula Hosni, Les Cendres du Phénix (Nouvelles), Arabesques, 2018 Khaoula Hosni appartient à une nouvelle génération d’écrivains – Yamen Manaï, Mohamed Harmel, Wafa Ghorbel (à un degré moindre)… - qui cultivent le fantasmatique comme mode d’approche du réel. D’aucuns ont qualifié ce regard oblique de réalisme merveilleux. L’auteure, après avoir expérimenté le thriller psychologique à travers quatre fictions, emprunte la voie de la Nouvelle : Les Cendres du Phénix est un recueil constitué de deux longues nouvelles sur le thème du bonheur conjugal. Cependant, la rupture de genre n’est qu’apparente chez l’écrivaine dont l’imagination fulgurante continue à brouiller les frontières du normal et du paranormal. La Bataille de Bizerte Entre le procès de l’Histoire et la question de l’altérité
Mohamed Bouamoud : La Princesse de Bizerte, Editions, Arabesques, Tunis 2018, 319 pages. ISBN : 978-9938-07-291-1
Avec ce huitième roman, Mohamed Bouamoud parachève l’édification d’un réel univers romanesque avec ses repères, ses métaphores récurrentes, sa géographie mentale et ses figures obsédantes. Car, un lecteur assidu de l’œuvre de cet auteur se rend compte combien ses romans sont des variations autour d’un thème : revisiter l’histoire contemporaine de la Tunisie, par le truchement d’une focalisation sur les interstices de certains grands événements ayant marqué la conscience collective. Ou mieux encore, raconter l’histoire nationale à travers le destin des figures appartenant au petit peuple. CE JEU DE MIROIR VERTIGINEUX
Wafa ghorbel, Le Tango de la déesse des dunes, La Maison tunisienne du livre, 2017, 284 pages, 20 D.
Les deux romans de Wafa ghorbel – Le Jasmin noir et Le Tango de la déesse de dunes – constituent un diptyque qui raconte les mésaventures d’un couple moderne condamné à un amour impossible, contrarié par des règles sociales et des blocages personnels. Le second roman, objet de notre intérêt, n’est qu’une seconde version du premier, la voix masculine relayant la féminine pour apporter un éclairage extérieur à l’analyse d’une passion morbide où l’amante s’était enlisée sous le poids d’épisodes infantiles insurmontables. Radioscopie d’un pays
Ridha Ben Hammouda : La Marmite d’Ayoub, Sud Editions, Tunis, 2018, 315 pages. ISBN : 978-9938-01-120-3
Bien qu’ils viennent d’horizons et de milieux différents, ils forment une bande très unie, parce qu’ils partagent au moins deux passions : la chasse et un engouement irréductible pour l’art culinaire de leur compagnon Ayoub. Leur conclave ne ressemble ni à un salon de mondains, ni à un banquet de philosophes, car leurs réunions, forcément conviviales et amusantes, tournent souvent autour des choses grivoises et des plaisirs qui flattent le palais, tout en restant aux aguets des troubles et des frémissements qui traversent leur époque. |